Faut-il légaliser le cannabis ?

Publié 7 juillet 2021

Alexis Demas est neurologue et exerce actuellement au Havre

Faut-il légaliser le cannabis en France ?

Le cannabis est la drogue la plus consommée en Europe. Les conséquences médicales, sociales et sociétales de son exposition sont connues. Face à ce constat et malgré la politique répressive actuelle de la France en matière de cannabis, certains élus français proposent la non pénalisation voire la légalisation de sa consommation, arguant les recettes issues de son contrôle et la maîtrise de sa commercialisation. Une consultation citoyenne vient d’ailleurs d’être lancée à leur initiative.

Cet essai propose d’apporter des éléments pouvant aider à une compréhension globale de la situation actuelle, avec la description de l’expérience de pays occidentaux l’ayant dépénalisé. Les pistes de réflexion proposées pourraient amener à une décision collective éclairée.

La santé est un bien commun, la protéger une priorité collective.

Aucune drogue n’est douce. N’est doux que le préjugé qu’on lui attribue. Et comme
nombre de préjugé – cette première impression que l’on considère comme une vérité – il
peut s’avérer erroné car reposant sur un jugement personnel, tronqué et truqué. Parmi
les drogues, le cannabis reste de loin la plus consommée en Europe 1
, tant dans les pays où sa consommation est interdite que dans ceux où elle est tolérée voire légale. Les
conséquences médicales, sociales et sociétales de son exposition sont connues. Mais,
face à ce constat et malgré la politique répressive actuelle de la France en matière
de cannabis, certains élus français proposent la non pénalisation voire la légalisation
de sa consommation, arguant les recettes issues de son contrôle et la maîtrise de sa
commercialisation. Une consultation citoyenne vient d’ailleurs d’être lancée à leur
initiative. Quid de ces propositions ?

Cent millions d’européens, l’équivalent du quart de la population adulte, ont
déjà consommé une drogue illicite au moins une fois dans leur vie. Les enquêtes
épidémiologiques relèvent des signes d’augmentation constant de la consommation et
du trafic de cocaïne.

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